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Vice

Attention : film à la carte - pas de dossier pédagogique

Ou le parcours éhonté de Dick Cheney, vice-président de Bush Jr et l’un des politiciens les plus cyniques de l’histoire récente. Soyons francs : voici un film d’utilité publique ! Mais qui joint l’utile à l’agréable. Pas besoin d’être un mordu de politique américaine pour savourer cette sublime satire qui risque de rafler quelques Oscars prochainement

C’est Adam McKay, le réalisateur du succulent The Big Short, qui s’attelle à une gageure d’envergure : débusquer la nocivité politique d’aujourd’hui dans les arcanes du pouvoir d’hier… Tout ça avec un esprit faussement bon enfant, franchement drôle et sans reculer devant certaines complexités. Soit le parcours de ce monstre politique (dans tous les sens du terme) qu’a été Dick Cheney, depuis ses premiers boulots du côté de l’administration Nixon jusqu’à la fin de son mandat de vice-président en 2009.

Comme le veut tout bon conte taillé dans la mythologie du rêve américain, Dick Cheney est d’abord un bon à rien, qui gaspille sa vie à coups de gnôle et de bagarres d’ivrognes dans de miteux bars du Wyoming. Mais il a un atout central : une petite amie ambitieuse, prête à aller voir ailleurs s’il n’est pas capable de se prendre en main (il faut dire que Dick a été prometteur, puis est déchu en quelques années, viré de Yale et d’autres universités prestigieuses). La naissance de notre anti-héros, version McKay, aura lieu dans un petit pavillon de rien du tout, où Dick, vaseux, barbouillé d’un mélange de sang et de vomi, jure à sa future femme que plus jamais il ne la décevra. Le reste du monde n’aura qu’à bien se tenir.

C’est ainsi qu’il débarque à Washington et flaire le bon filon en la personne de Donald Rumsfeld (Steve Carrel, acteur toujours sensass et roi du déguisement), un type qui semble connaître tous les recoins politiques du moment et dont le franc-parler, l’absence absolue d’éthique et le cynisme carnassier plaisent d’emblée au jeune loup, qui se met à son service, quitte à jouer les larbins et endurer une condescendance somme toute formatrice, se dit Dick (interprété lui par un méconnaissable Christian Bale). De conseils d’obscurs juristes en coups bas stratégiques, Vice égrène la carrière du type qui a « popularisé », entre autres joyeusetés, la « légalité » de la torture, la privatisation de l’armée ou encore les armes de destruction massive de Saddam Hussein. Si le cinéaste joue la carte de la vulgarisation comique, il n’en dresse pas moins le portrait d’une classe politique américaine qui n’a certainement pas attendu Trump pour étouffer sa moralité et mélanger business et politique dans une grande valse oligarchique.

CATHERINE LEMAIRE, LES GRIGNOUX

 

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