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Attention : film à la carte - pas de dossier pédagogique
Un thriller de cour impeccable, deux performances d’actrices (Saoirse Ronan et Margot Robbie) et une intrigue de haut vol rendent cette nouvelle adaptation des frasques des Tudor largement bienvenue. Un régal en costumes !
Toute jeune veuve de l’éphémère et malingre François II de France, et alors qu’on veut la marier rapidement pour conclure une nouvelle alliance royale, Marie Stuart décide de retourner en Écosse et réclamer, avec l’aplomb qui la détermine, ce trône qui lui revient de droit. Ce faisant, elle peut légitimement lorgner sur celui d’Angleterre, occupée par la Reine vierge, Elisabeth Ière, sans enfants, elle-même sous pression pour désigner un•e héritier•e. Les deux reines pourraient presque s’accorder, mais les proches des deux monarques ne l’entendent pas ainsi et commencent à comploter à qui mieux mieux, leurs manigances menaçant directement les deux reines.
Josie Rourke (réalisatrice) et Beau Willimon (scénariste) ont créé un drame palpitant, sombre et « juicy » qui offre un angle différent des – nombreux – films déjà réalisés autour de ces deux reines charismatiques, en faisant de cette histoire un thriller où deux femmes de pouvoir doivent se battre dans un monde d’hommes pas franchement bien intentionnés. Saoirse Ronan joue Marie Stuart et, à 24 ans, c’est l’une des actrices les plus impressionnantes de sa génération. Un an après son rôle dans Lady Bird, elle est parfaite en Marie Stuart : à la fois forte et vulnérable, terrifiante et dominatrice lorsqu’il s’agit de remettre à leur place des hommes qui se pensent plus malins qu’elle. Elle nous montre aussi à quel point Marie Stuart était jeune et parfois puérile – un côté rarement exploré. Du côté de l’Angleterre, c’est Margot Robbie (héroïne de Moi, Tonya) qui incarne corps et âme Elisabeth et son visage ravagé par la petite vérole. Bien sûr, on ne pourra manquer de comparer ce Marie Stuart à La favorite. Il y a pourtant amplement de la place pour les deux, l’un plus classique mais truffé d’intrigues de cour bien senties (Willimon est le « showrunner » de la série House of Cards), l’autre assumant son côté totalement déjanté et décadent. Quelques historiens feront peut-être la fine bouche (les deux reines ont droit à une rencontre au sommet qui n’a jamais eu lieu) mais le reste des spectateurs devraient être suprêmement divertis !
LES GRIGNOUX
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